Une longue journée nous attend. On ne le sait pas encore, Rémy et moi, mais ce seront plus de 9 heures de marche qui seront imprimées le soir dans nos godasses. Peu après Aulus, le GR
grimpe d’abord, comme l’Ariège nous a habitués depuis plusieurs jours, dans de superbes forêts de hêtre ponctuées de-ci de-là de gros blocs de pierre
moussus. Pour l’heure, ces forêts sont encore dans le brouillard, les horizons étant bouchés mais, nous a-t-on assuré, le beau temps va revenir pour plusieurs jours au moins. Les chemins
sont autrement meilleurs que ceux foulés les deux jours précédents, comprenez par là qu’il y a beaucoup moins de gadoue.
Après un peu plus de deux heures de marche, le plateau herbagé de Coumebière (1400 m) est en vue. Et sous le soleil ! Des vaches « carillonnantes » accueillent les
randonneurs d’un jour qui sont nombreux à monter aujourd’hui.
Dans la montée (1h30) vers le
Port de Saleix (1794 m) un vent froid rafraîchit progressivement l’atmosphère avant de glisser, de l’autre côté du
Col de Bassiès
(1933 m) vers le refuge du même nom
(Refuge de Bassiès) où nos corps frigorifiés retrouvent la chaleur nécessaire autour d’une bonne soupe
et d’une omelette au fromage.
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Descente vers les lacs et le refuge de Bassiès
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Le barrage a créé trois lacs successifs qui sont le paradis des pêcheurs. Une tête de brochet, à côté des plombs et des lignes de pêche qui sont en vente dans la vitrine du refuge,
fait figure de trophée dérisoire. Les versants sont couverts de callune (bruyère) en fleurs qui couvre l’atmosphère d’une senteur enivrante de miel. Très beau parcours ensuite le long des
étangs, magnifiés par le contraste des couleurs qu’impriment le soleil et les nuages sur l’eau et les floraisons.
Après la traversée d’un pont de pierre (1580 m) peu après le dernier étang, commencent les ennuis... Signe de fatigue, mes pieds butent continuellement sur les pierres
arrondies et instables qui obstruent le chemin encaissé et bordé de genêts, fougères et buis... Seuls les lézards semblent s’amuser de la situation filant par dizaines devant mes pieds...
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Un Orry, cabane en pierres sèches
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L’
ancien aqueduc (1160 m), enfin, où un panneau nous propose une alternative :
gîte Mounicou à
Marc (>
2h) vers la droite, et
Auzat vers le bas (probablement une variante du GR10). Au diable «
le Gr10 sinon rien... », c’est cette dernière option que mon
désormais camarade de marche Rémy et moi choisissons (voir « Bon à savoir »). Nous ne ferons donc pas le tronçon du GR10 « classique » Marc -> Étang d’Izourt ->
Goulier mais rejoindrons directement Goulier au départ d’Auzat (hors GR), ce qui nous évitera les prochains jours de devoir couvrir de longues journées de marche de 9h comme ce fut le cas
aujourd’hui... Il est 19h quand on arrive au
camping d’Auzat qui est bondé. Il ne reste que les terrains en pente et les douches ne sont pas ce qu’il y a de plus propre... Mais ne boudons pas notre plaisir, ce
camping a le mérite d’exister. Aucun
magasin n’est ouvert à cette heure-ci... La nuit
tombe et derrière le brouhaha et les hurlements du camping, des crapauds accoucheurs ou alytes essaient de faire entendre leur choeur...
Bon à savoir :
Deux heures au moins après les étangs de Bassiès, plus bas que l’ancien aqueduc, un panneau propose deux possibilités qui permettent in fine de rejoindre Goulier :
● option longue, vers la droite sur le GR vers le gîte
Mounicou (Marc) -> Etang d’Izourt -> Goulier (10h30),
● option courte, vers le bas quittant le GR10
« classique » vers Auzat -> Goulier (en passant par Olbier) : 3 h ?. Le GR est bien marqué jusqu’à ce qu’il traverse la rivière et atteigne une route. Là, il faut
suivre la route en direction d’Auzat jusqu’à ce qu’un pont sur la gauche permette à nouveau d’enjamber le ruisseau et de prendre un sentier balisé « ronds jaunes » qui mène à
Auzat. Pour Auzat -> Goulier, voir l’étape du mercredi 10 août.
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