Aujourd'hui, cela fera 5 jours
que je marche, les cachets de
la Plata faisant foi sur mon
passeport du bon pèlerin ! Je quitte le temple du jambon un peu plus tard
que habituellement, l'étape du jour n'étant que de 22 km,
soit moins de 6 heures. Dans le village, des affiches rappellent qu'au début du mois de septembre, on fait la fête au cochon :
el dia del jamon. Mais à
Monesterio, c'est quotidiennement le jour du jambon à voir le nombre d'appétissantes cuisses accrochées aux murs et aux plafonds des
magasins.
Les paysages ressemblent assez
forts à ceux traversés la veille c'est-à-dire des chênes liège pâturés par des cochons. Ici, la pie bleue règne en maître et mon
attention est attirée par une bande de ces oiseaux qui se bataillent un cadavre de chouette chevêche. Et puis, subitement, environ 10 km avant
Monesterio, la transition est brutale, la
Dehesa cède
la place à de vastes plaines cultivées à perte de vue. Au loin,
j'aperçois déjà mon étape du jour,
Fuente de Cantos, à 2h30 de marche
seulement.
Le temps est mitigé et le soleil se dispute le ciel avec les nuages. Le vent, d'abord modéré, redouble d'intensité. Des rafales me déstabilisent tandis que des dizaines de buissons épineux
arrachés à la terre tourbillonnent et viennent se coller aux
clôtures. Avec un peu d'imagination, on se croirait au
Far-West. Ma balise jaune est de retour à l'horizon :
Hans file
comme une flèche dans la campagne.
Après une pause sous de généreux
figuiers, je redémarre dans cette immensité de solitude... Quelques kilomètres avant le village, une boite en métal et dans celle-ci la boite d'une cassette
vidéo. Et à l'intérieur, surprise, un carnet mis à disposition par trois familles espagnoles invitant les
pèlerins à y laisser un message. Je me laisse inspirer par les lieux et cette invitation...
Mes pieds arrivent péniblement à
Fuente de
Cantos. Je tourne dans
le village pour trouver la luxueuse
Albergue turistico Via de la
Plata installée dans un ancien couvent franciscain récemment restauré. Il est 15h30, je suis fourbu... La suite
s'enchaine rapidement : douche, internet et enfin restaurant au
bar Charo... que no esta caro ! Et
puis dodo...
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