Voici un mois que je suis arrivé en
Espagne. Je ne me rends pas compte à quel point le temps passe vite et il me vient l'idée que je
pourrais continuer à marcher encore plusieurs semaines durant... Mais je sais que dans une dizaine de jours tout au plus, j'arriverai à
Santiago et peut-être à
Fisterra moyennant 3 jours de marche supplémentaires si j'en ai le courage. Et là,
"mon chemin" sera terminé... Du moins dans le sens physique et géographique du terme. Car après il me faudra bien continuer mon petit bonhomme de chemin. En attendant un retour à la réalité, je
marche avec mes pensées. Comme les fluctuations du temps, elles m'allègent ou me plombent... Mais aujourd'hui, malgré le temps bruineux, c'est plutôt un jour "plus" !
Après près de 10 km de grimpe,
j'arrive au
col de Canda (1260 m) qui marque l'entrée en
Galice. Dans la montée, je fais une pause et regarde au loin l'autoroute et les camions qui grondent en
s'accrochant au bitume. Équidistants les uns des autres, on dirait un jeu de petit train électrique tournant au ralenti...
Tout autour de moi, des taillis de chênes et de
callune (bruyères) aux couleurs de saison... La démarcation entre les deux régions
est flagrante sur quelques kilomètres. Des vaches nonchalantes empruntent les chemins qui flairent "bon" les bouses et les choux ont fait leur apparition dans les potagers. On a bien
quitté la
Castille-et-Leon pour rentrer en
Galice ! L'humidité est omniprésente, elle se lit partout dans le paysage : sur les maisons couvertes de mousse, avec la présence de ruisseaux et de fontaines,
les prairies spongieuses... Ici, c'est certain le ciel alimente en eau tout ce que les yeux peuvent embrasser.
Les paysages sont chatoyants sous
leur manteau automnal. Dommage que partout les lignes à haute tension et les routes ne les défigurent.... L'entrée en
Galice est
aussi marquée par des bornes
jacquaires qui, très précisément, lancent le compte à rebours vers
Santiago : 246,244 km, qui dit mieux ? Et un peu partout le long du chemin, des châtaigniers... qui inondent les chemins de leurs fruits que personne ici ne prend la
peine de ramasser tant la production est abondante !
Entrée dans le village de
La Gudina vers 16h00. Le temps de prendre une douche, direction
ensuite le bien nommé
Bar de Peregrinos.
Dégustation de
tapas comme il se doit, avec de succulents
pimientos rellenos. La suite s'enchaîne : Internet à la
bibliothèque, souper pèlerin au bar, dodo...
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