Voilà une semaine maintenant que je marche. Les 9 coups de cloches de l'église sonnent le départ après un
petit dejeuner éclair
pris au bar du coin. Direction plein nord pour 27 km de marche sur une "
piste de rectitude presque parfaite propice à forger le moral ou à accélérer la déprime..." comme le décrit
l'un de mes
topo-guides. Je suis sur le bon chemin pour une rencontre avec moi-même...
Vignes, oliviers, vignes, vignes, vignes... A perte de vue, les vignobles s'égrènent en lignes infinies, perpendiculaires au chemin...
Pour seul compagnon de cette traversée du désert vers le nord absolu, mon ombre m'accompagne puis me devance toute la journée durant, d'abord à gauche, puis à droite... Mais je ne suis pas
tout à fait seul : des mouches particulièrement tenaces s'abreuvent de la sueur de mon front.
L'heure est à la récolte des olives et aux vendanges. En chemin, je croise quelques agriculteurs qui, comme
Antonio de
Zafra, coupent d'un coup sec de canif les grappes de raisins qui sombrent dans de vastes paniers. Remplis à ras bord, les
paniers de plus de 22 kg de fruits juteux rejoignent la remorque déjà
rebondie d'innombrables fruits. Je veux lui serrer la main
mais il me montre en
s'excusant ses paluches recouvertes d'une couche de terre rouge, épaisse et collante.
" ¡
Tomas lo que quieres !" Prends ce que tu veux ! Je ne ferai qu'une bouchée des deux savoureuses grappes de raisins blancs qui me sont offertes avec le sourire des personnes
qui n'attendent rien en retour. Plus loin, je croise des gitans dans leur camionnette, probablement des saisonniers. Le soleil fait sa réapparition en fin de matinée. Je sue toute l'eau de
mon corps, la chaleur fait gonfler mes pieds et "mon" ampoule me
taraude le petit orteil...
Pour cause de fermeture saisonnière de l'auberge des
pèlerins, avec
Hans nous prenons une chambre dans l'unique hôtel de la localité. Nous y retrouvons nos deux amis hollandais pour des retrouvailles au
bar-restaurant du coin...
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