Départ matinal ce matin car
l'étape est longue. Temps gris, cela devient une habitude... Bruine, brouillard... Le poncho sera à nouveau mon fidèle compagnon de la journée ! Le
Camino
chemine entre sentiers étroits bordés de pierres plates, routes et N 525... Aussi surprenant que cela puisse paraître, il m'arrive d'aimer, comme aujourd'hui, de marcher sous la bruine ou dans le
brouillard... Certes, les horizons sont pour le moins limités... mais ces conditions météo offrent un regard sur des horizons plus intérieurs.
3 km... stop dans un bar. Plus loin, le monastère. Re-stop au bar... 13h00,
Santo Domingo, stop au restaurant où se
retrouvent tous les chasseurs du coin et les familles endimanchées. Au menu :
Pulpo à la Gallega, bacalhau... Certes, j'aurai peut-être un peu de mal à redémarrer après un repas aussi copieux mais que
diable, vive les
menu del dia espagnols ! Et tant pis pour les kilos perdus quelques semaines auparavant en montagne et que je risque d'avoir repris
durant ce voyage ! Et puis, il ne me reste plus que 15 km, soit 3 heures, à marcher pour arriver à
Laxe.
14h15, je redémarre... la bruine m'arrose à nouveau par intermittences. Je marche rapidement... Je plane avec l'Oruro que je me suis pris avant de démarrer....
Une poignée de km plus loin, une femme et un adolescent à vélo mènent les vaches au pré... Quelques minutes plus tard, l'ado arrive à ma hauteur et m'interroge. Je lui explique que je viens de
Belgique et que j'ai démarré à Séville une marche de 1000 km qui devrait me mener à Santiago. Soit environ 35 ou 40 jours de marche... Lui aussi il aimerait faire comme moi mais il n'a pas le
temps car il doit travailler. La Galice est belle mais il ne la connaît pas bien me dit-il... Paradoxe où des étrangers et des touristes "le cul dans le beurre" connaissent parfois mieux le pays
que les autochtones. Mais qu'est-ce que "connaître" un pays, une région, un terroir... "son" terroir ?
Angel arrive épuisé à la tombée de la nuit... Il accumule, lui aussi, la fatigue d'un mois de marche et surtout des détours qu'il a fait, suite au mauvais balisage de ces deux derniers jours. "
Hoy es domingo, no hay bares y
restaurantes abiertos" nous informe l'hospitaliera. Nous nous rabattons sur la station service à la sortie du village pour engloutir quelques
sandwiches... et une bonne bouteille de
Ribiera rouge... ainsi qu'un
Albariño (vin blanc réputé) en apero. De
quoi remonter le moral des troupes !
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