Une fois de plus, l'étape du matin ne présente aucun intérêt car elle longe en grande partie la N 630 sur 16 km jusqu'à
Merida. Je me demande comment il est possible de faire passer le
Camino et les
pèlerins le long de routes nationales horribles alors que les espaces alentours sont si vastes et qu'il existe certainement des chemins - peut-être privés, me
direz-vous - à travers les
Fincas. Autant
finalement
prendre le bus ou faire du stop sur ces
tronçons devenus inintéressants depuis que l'automobile a imposé son
dictât aux utilisateurs lents...
L'entrée dans la ville de
Merida se fait par un
pont romain surplombant le fleuve
Guadiana. Long de prés de 800
mètres, il présente 60 arches; c'est l'un des plus grands ponts de cette époque en
Espagne.
Hans va de son côté,
bien décidé de visiter en un temps éclair quelques monuments historiques, moi du mien espérant trouver un vieux centre ville où reposer mes pieds et
m'imprégner de l'ambiance hispanique... Le vieux centre, s'il existe, je ne le trouverai pas... Aussi, je me résous à visiter l'un des points phares "à ne pas
manquer" renseigné par
l'Office du tourisme : le théâtre et
l'amphithéâtre. Pour la petite Histoire (en fait, pas si petite que cela...) le théâtre a été construit par l'empereur
Octavio Augusto quelques années avant
JC. Il pouvait accueillir 6000 personnes. L'amphithéâtre, situé juste à côté, présentait des spectacles de gladiateurs et d'animaux
sauvages pour plus de 14000 personnes. Je dois vous avouer que pour ma part, quand
l'Histoire n'est pas expliquée,
recadrée ou
contextualisée,
si elle se limite à des dates et à découvrir des monuments comme je l'ai fait aujourd'hui et comme le font la plupart des personnes, cette
histoire-là ne m'intéresse guère...
Aussi, je me décide rapidement à poursuivre mon chemin jusqu'à l'Embalse de Proserpina (lac de barrage) à 6 km de la ville avec la ferme intention de m'y
reposer et pique-niquer... A partir du lac commencent, enfin, à réapparaître les paysages naturels d'Extremadure, des collines peuplées de chênes et ponctuées de blocs de
granit... Les nids de cigognes blanches, vides à cette époque, font également leur apparition sur les édifices. En chemin, une couleuvre vipérine prend un bain dans une flaque. Elle me
souffle au nez, attitude de menace, lorsque je tente de l'approcher.
Aljucen, enfin après une journée de 35 km de
marche. Direction le gîte où pas mal de personnes y sont déjà installées. Pleine lune, superbe... Seul point d'ombre, le vrombissement permanent de la récente autoroute. L'empire des
bagnoles, encore...
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