
L'étape du jour, 30 km à
tout casser, devrait être une formalité depuis que mes pieds ont retrouvé leurs
vieilles chaussures. Tout au plus me
reste-t-il une vieille cloche (ampoule, pour les
francais :-)) qui me cause quelques petits soucis et qu'il me faut soigner. La
technologie des "second
skin" (secondes peaux) vient à la rescousse des pieds à réparer : si les cyclistes ont leurs rustines, les randonneurs ont leur "
Compeed" !

Les paysages sont en train de
changer
lentement. Un
important dénivelé, à la sortie du
village, permet d'accéder à une colline boisée de pins et peuplée de bruants tout aussi fous que les
pèlerins la gravissant.
Ensuite, le paysage se fait de plus en plus
vallonné, planté de chênes verts (?) et chênes liège.
Je me sens enfin bien dans mes pieds et dans ma tête et je me surprends à
siffloter la musique de la série de films
Indiana Jones que j'associe à un sentiment de bonne santé physique
et mentale ;-)
L'ambiance est à nouveau
étonnamment printanière avec le chant des lulus, des proyers, des huppes... mais un vol d'une
vingtaine d'oies cendrées et d'un groupe de pigeons ramiers - des miraculés qui ont
échappé au tir des chasseurs pyrénéens - me
rappellent que la migration automnale est entamée. Je ne regrette
pas d'avoir pris ma paire de jumelles; aujourd'hui encore,
c'est un balai de rapaces, des vautours fauves et
moines, des milans royaux, des faucons crécerelles et un aigle botté.
Par moment, le chemin est ponctué de "
hitos" (bornes pour guider le
pèlerin), parfois elles sont doublées de marques vertes pour
signaler qu'il
s'agit de l'ancien chemin romain, Via
Romana. Or, comme me le fait remarquer
Angel, historien de formation, ces chemins empruntent souvent des dénivelés importants, plus élevés que les 6% de pente que le chars romains pouvaient emprunter.
Qui plus est,
après 2000 ans de pluie, de vent... il est difficile voire impossible de dire avec précision où elle passait. Il
semble donc
qu'actuellement la Via
romana soit plus un argument touristique qu'une réalité physique.

L'arrivée à
Galisteo se marque de manière tranchée dans le
paysage par des prairies verdoyantes qu'on à peine à imaginer ici. La révolution verte semble un succès ici, succès
très
relatif lorsqu'on sait que la
région entière pompe son eau
pour l'irrigation dans le
Rio Jerte.
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