Si certains
matins je démarre sans prendre mon traditionnel “cafe con
leche”... c’est
que je sais que maximun deux ou trois heures plus tard, j’aurai l’occasion de m'asseoir à un bar pour prendre un petit-déjeuner. Les campagnes sont silencieuses dans l’aube naissante…
Pour la première fois depuis Saint Jean Pied de Port, le fléchage se fait bancal de sorte que plusieurs pèlerins se perdront ce matin. 10 km après Azofra apparaît au loin un village tout
droit sorti de terre.Cirueña,une cité
fantôme composée de constructions modernes où seul le golf semble encore attirer une clientèle bourgeoise alors que toutes les maisons affichent “Se
Vende”.
Cirueña
marque visiblement la frontière entre La Rioja vinicole des jours précédents et la Rioja agricole dont les terres céréalières - et semble-t-il aussi de pommes de terre (que récoltent en
ce moment des coopératives) - couvrent à présent l’horizon. Santo Domingo
de la Calzada… Il faut
bien peu de choses pour créer une légende autour d’un pauvre coq emprisonné dans la Cathédrale du village que nous visitons, de même que sa tour offrant une vision panoramique, le tout
pour un “prix pèlerin” de 4 €.
Après Santo
Domingo, une longue piste le long de la nationale nous mène après un peu plus d’une heure àGrañon.
Direction, l’albergue
paroquial donativo(logement +
repas + peti-déj).Donativosignifie
que chacun donne ce qu’il veut en fonction de ses moyens… Repas, tous
ensemble, confectionné par noshospitaleros,
une équipe de choc composée ici d’un espagnol et d’un américain. Les équipes de deux personnes se relaient de 15 jours en 15 jours pour accueillir les pèlerins dans de bonnes conditions.
Sont également présents ce soir, une allemande et une espagnole qui assureront la relève les 15 prochains jours…. En gros, l’argent donné un jour par le pèlerin sert à faire les achats du
jour suivant. Si nous sommes rassasiés ce soir c’est parce que la solidarité pèlerine de la veille a bien fonctionné...
Dans
ladonativode
Grañon,
la tradition veut aussi qu’après le repas chacun puisse, s’il le désire, partager un moment de réflexion, un mot, une phrase, un chant… dans l’ambiance de la chapelle illuminée par
quelques bougies… avant de se “hugger”, de s’embrasser chaleureusement... L’appréhension de départ(c’est quoi
cette secte ? ;-))se
transforme vite en moments forts. Excellente nuit en dortoir sur des matelas au sol.
Bon à savoir :
L’albergue
paroquial donativo de Grañon est sans conteste l’une des meilleures adresses du chemin. A ne pas manquer !
Écrire commentaire