Encore une demi
étape pour éviter le flux de pèlerins qui ne manqueront pas de remplir les auberges de la ville deNajera.
Et aussi ensoleillée que les jours précédents. Les vignobles de la Rioja “gorgés” de jus présagent d’imminentes vendanges. Pour preuve, les saisonniers attendent en nombre au terminal du bus
que lesBodegasviennent les
embaucher. Le bien nommé journal “La Rioja” du jour y consacre d’ailleurs un article dénonçant les conditions d’exploitation dans lesquelles, souvent, ils travaillent…
Départ à 7h00,
il fait nuit. En chemin, je distingue un papier posé sur une grosse pierre. Sous les faisceaux de ma lampe de poche, le message est un avertissement : “Pèlerins, ne
prenez pas le détour par Ventosa qui a juste été créé (par les villageois) pour des raisons économiques”. Plus loin
sur le chemin, deux panneaux et, en effet, sur ceux-ci un fléchage détourné de sa direction originelle “invite” le pèlerin à emprunter le chemin de gauche, versVentosa.
Si au moins celui-ci passait par de bucoliques sentiers, cela permettrait de s’éloigner de l’autoroute. Ce serait alors une alternative intéressante que chacun pourrait emprunter ou pas,
selon ses motivations. Mais sans plus d’informations, je me fie à l’avertissement et poursuit le “vrai” chemin.Najeraapparaît au
loin comme une ville assez moche avec ses immeubles à appartements qui semblent tout droit sortis de terre comme des champignons. Le centre
historique de la ville, de l’autre coté du pont, est minuscule et ne me semble pas valoir le détour. Les six derniers kilomètres, ensuite, se déroulent en toute quiétude à travers champs et
vignobles. Si parfois lecaminoemprunte des
routes, les voitures y sont rares, à l’inverse de ce que j’ai connu sur de nombreux tronçons, l’an dernier, sur le Camino del Norte… Pourvu que cela dure !
Le petit
village d’Azofravit
autour de sa rue principale et ici, le pèlerin est une composante essentielle de l’activité économique : les bars-restaurants affichent le “menu del
peregrino” dans toutes
les langues et les magasins restent ouverts tous les jours et toute la journée. L’auberge, moderne, propose des petites cellules de deux places (7€ / pers). Et, surprise, il y a même un
jardin botanique qui, malheureusement, ferme ses portes le dimanche…
Pour son
dernier jour, Eliseo, un italien, nous préparera sa recette aussi simple que succulente de “pasta al
ajijo” (pâtes à
l’ail) pour célébrer son dernier jour de marche avant un retour imminent dans sa botte natale. Ambiance festive et multiculturelle anglo-belgo-franco-italo-hispanique. “Con pan y vino
se anda el Camino” dit-on sur le
chemin... mais ce soir, on ne va pas se priver de troquer le pain pour des pâtes... !
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