Hécatombe !
La sélection s’opère sur le chemin… Ce matin, les pèlerins tombent comme des mouches… Une dizaine de personnes ont chopé une gastro-entérite et sont obligées soit de prendre quelques
jours de repos forcés, soit d’avancer, l’air hagard… En cause ? Vu le nombre de personnes contaminées, probablement une bactérie véhiculée dans l’eau de distribution d’une précédent gîte…
David, Eduardo et moi y échappons pour le moment, probablement car depuis Fromista nous n’avons plus partagé les mêmes gîtes que la plupart d’entre-eux. Et pour nous en prémunir, nous
décidons de prendre ce soir à El Burgo
Ranero, une
chambre au bien nommé hôtel “El
Peregrino” (60€/3
pers -> 20€/pers), à quelques pas de l’Albergue municipale. Et quand ce n’est pas la gastro qui s’invite, c’est la forme physique qui ne tient plus la cadence, comme ces deux
hollandais, frères et soeurs, croisés à plusieurs reprises et qui doivent arrêter, le frère ne pouvant plus mettre un pied devant l’autre...
Route
monotone jusqu’à Sahagun
où nous
petit-déjeunons. Nous y croisons Louisa, une portugaise de Madère qui nous avait servi de guide interprète à Roncesvalles. Aujourd’hui, elle s’improvise accompagnatrice de malades de
gastro-entérite…
À la sortie
de la ville, sur le pont qui surplombe la rivière CEA, surprise : ce que je pense être une jeune loutre se révélera plus tard être, sur base des photos, un vison. Mais lequel, car
le vison d’Europe (Mustela
lutreola),
originellement présent dans la région, est en train de complètement disparaître devant l’avancée de son cousin, le vision américain (Neovison
vison). L’animal
se laisse observer à loisir du pont, passant dans les turbulences de la rivière à la recherche de sa pitance.
La suite
s’annonce moins réjouissante. Pour éviter 5 km de plus dans les jambes, nous faisons le - mauvais - choix de ne pas prendre la Calzada
qui m’avait
pourtant été conseillée. Mal nous en prend car le résultat c’est que nous nous coltinons un long sentier, certes relativement calme malgré la présence de la route qui le jouxte et de
l’autoroute toute proche… mais terriblement monotone. Je râle sur moi-même de ne pas faire “mon” chemin, de me laisser porter par le groupe… C’est décidé, demain, malgré les 3 ou 4 km
supplémentaires et quelle que soit la météo, je rejoindrai la calzada
et la
suivrai, depuis el Burgo Ranero (ou je ferai étape aujourd’hui).
Seule
consolation, dans les villages traversés la vision de quelques bâtisses en “adobe” (torchis). Eduardo m’explique que dans la région de nombreuses maisons sont chauffées par un système
ancestral de chauffage dans le sol, la Calefaction
por suelo radiente connu ici
sous le nom de “La Gloria”. Ce système est très ancien. Selon Wikipedia “ Ce mode de
chauffage par le sol remonte, d'après l'étude des vestiges de l'Empire romain, au ive
siècle av.
J.-C., où certaines
riches villas ainsi que les thermes
possédaient un
chauffage par le sol utilisant le principe de l'hypocauste.
Ce procédé consiste à faire circuler dans des conduits sous le sol de l'air chaud ou de la vapeur.”.
Soirée au bar de l’hôtel “El Peregrino” avec les deux Eduardos et David.
Bon à savoir : privilégier la variante du Camino par la Calzada !
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