Cette nuit fut redoutable, je l’avais prédit. En cause, les ronfleurs, seulement séparés d’une simple cloison… Bien avant 6h00 commença le bruit des mouvements de sacs et des portes qui claquent… Pas de temps à perdre sous les draps, dans ces conditions, autant se lever et démarrer. C’est ainsi que peu après 6h30, je me retrouve en chemin par une belle fin de nuit étoilée. Le temps est frais, idéal pour marcher. Des moments de quiétude que je savoure... 

Une quinzaine de minutes plus tard, j’aperçois devant moi dans un maigre faisceau de lumière des pas hésitants. Il s’agit d’Eduardo, originaire de Santander, perdu dans la nuit, avec pour seule lampe de poche la lumière de son GSM éclairant ses pas. Nous aurons l’occasion de faire connaissance et de papoter jusqu’à Zubiri, et je ne le sais pas encore à ce moment là, mais nos rythmes coïncideront jusqu’à Santiago. Burguete est encore tout endormie lorsque nous la traversons et nous sommes remis sur le bon chemin par une dame du village alors que nous nous apprêtions à suivre la grand route, tout absorbé par nos passionnantes discussions.

Il faudra attendre 8h30 pour trouver un bar ouvert dans un hameau (Viscarret ?) où je m’enfile un cafe con leche, mon premier du séjour, et une tortilla, elle aussi, la première d’une longue série. Eduardo me fait remarquer que dans le nord de la péninsule, les tenanciers de bar ne brillent pas par leur sympathie et il faut en effet beaucoup pour leur arracher un sourire, ce qui se vérifiera encore lors de la pause à Zubiri (21,7 km) sur le temps de midi.

 L’Auberge de Zubiri jouit de la désagréable réputation d’abriter des punaises de lit, aussi je n’y ferai pas étape ! Je préfère privilégier Larrasoaña, 5 km de là, un village calme, loin des routes fréquentées. Deuxième raison, je préfère parcourir aujourd’hui une plus longue étape afin d’en avoir une plus courte demain. Ainsi, j’arriverai demain tôt dans la matinée à Pamplona, ville dont je souhaite m'imprégner.

Arrivée vers 14h00 à l’auberge de Larrasoaña. Le temps de prendre une douche, je me mets ensuite en route de la “tienda” (supermarket). Il est tenu par un hispano-belge ayant vécu 12 ans à Bruxelles… et qui n’a pas tout à fait perdu son accent si caractéristique.

Le soir, resto au village, menu à 12 €.

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