Pluie du matin n’arrête pas le pèlerin”. Il fait gris, pluvieux et très venteux ce matin et c’est les yeux rivés sur les pieds que je chemine, face aux bourrasques… Des conditions optimales pour favoriser l’introspection qui rendent ainsi plus aisée le cheminement sur cette étape qui n’est pas des plus jolies et agréables, en bordure de la nationale Burgos - Logroño (N120). Heureusement, ici une piste borde la nationale, heureux contraste en comparaison au Camino del Norte où il faut souvent batailler sa place avec les voitures le long des nationales...
 

À Belorado, je retrouve Edouardo, perdu de vue depuis hier. Lui qui nous avait conseillé Grañon comme étant le passage obligé du chemin, il a poursuivi sa route, vu l’heure peu tardive. Il doit encore s’en mordre les doigts plusieurs mois après…


Une table devant une maison de Belorado propose des légumes en
“donativo”, c’est suffisamment rare et original pour être mentionné. L’Église de Belorado, majestueuse, est surmontée de quelques nids de cigognes.


L’auberge municipale de Villafranca Montes de Oca est propre, très correcte et à un prix très compétitif (5€, le moins cher pour le moment). Une dizaine de personnes se retrouvent ce soir, dont Jean-Michel, Eduardo, Christian et Quentin… Et Popi, un sympathique pèlerin qui ne passe pas inaperçu avec son chien et la charrette qu’il tire derrière lui. Sans travail et sans famille, il porte des messages d’amour inscrits sur des pancartes. Son chemin l’emmène vers Rome et, ensuite, Jérusalem ! Rien de moins...


L’hospitalera explique que l’auberge municipale devra probablement fermer ses portes l’an prochain. En cause la concurrence de l'hôtel voisin qui casse les prix pour favoriser son auberge privée. Sauf exception (mauvais échos, présence de punaises des lits...), je donne la priorité aux hébergements de type “donativo” ou “municipal”.  Je suis convaincu que si les hébergeurs devaient un jour tous devenir des “prestataires de services” privés, l’esprit originel du chemin en serait profondément modifié… Privilégier les “services publics” est, pour moi, un acte de résistance en réaction à la “privatisation” de la société… à laquelle le Camino n’échappe pas...



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